"Quand tu viens à Madrid, ma chulapa..."
La fête. Il a plusieurs scénarios. Le principal est le Pradera, où sont installés les stands de restauration, la grande roue et les autos tamponneuses, où l'on peut fredonner avec les petites filles au rythme de la techno ou des cantaditas. Ensuite, il y a la Verbena de las Vistillas et las Ventas, où les spontanés donnent les laissez-passer dans les bars voisins dans un large horaire, et beaucoup d'activités ici et là . Tout est sur ce site.
Public. Les différents espaces de San Isidro méritent une petite attention de l'UNESCO pour ce qu'ils ont comme réserve anthropologique. C'est l'un des rares événements qui réussit à rassembler ce qui reste des tribus urbaines qui reliaient le Madrid des années 80 aux îles Andaman. Comme eux, il y avait redoutes tribales génétiquement pures avec un écosystème fermé avec leurs propres langues et hostilité à tout ce qui venait de l'étranger. Dans n'importe quel concert, la Pradera de San Isidro est remplie de punks, de heavy, de quinquis, d'une sorte de skins et de tout ce qu'ils lui lancent. Habiller une tribu urbaine demande un effort de documentation et il y en a qui font quelques erreurs de stylisme. Vous pouvez voir une tentative de punk qui finit par ressembler à Boy George, ce qui le rend un peu moins effrayant et beaucoup moins anti-establishment qu'il ne l'avait prévu. Ou cet autre homme qui s'efforce de ressembler à un figurant de "Stray Dogs" avec son T-shirt Adidas en or aveuglant surmonté d'une chaîne en or (disons) d'un gros orteil , mais qui est devenu sans le savoir un rappeur de vidéoclips.
Chulapos. Il y a des familles entières habillées en chulapos et des couples plus âgés qui dansent chotis traîtreusement sur n'importe quel morceau d'herbe . C'est attachant et aussi parfois ils traînent des voitures qui ressemblent plus à des wagons. Ils sont chargés de plats faits maison dans des tupperwares qui peuvent être à vous en échange d'applaudissements.
Le menu. Les gallinejas sont l'élaboration gastronomique vedette. Tout le reste est principalement des sandwichs pain qui se désagrège avec quelque chose de gras à l'intérieur , pinchos morunos et patatas bravas qui sont également servis en minis mais dans ce cas vous n'êtes pas obligé de les mélanger avec de l'alcool même s'il s'agit d'un légume et des légumes sont ajoutés au gin tonics. Pas celui-ci.
Breuvages. Les cabines de la Pradera sont l'endroit idéal pour débuter dans la mesure où la dernière se sent mal, une première aussi inoubliable qu'une première copine. Les minis sont de grands gobelets en plastique pouvant contenir du tetra brik calimocho, un mélange moitié-moitié de bière et de mousse et cocktails alcoolisés. À San Isidro, il y a moins de grandes marques que de quatrième ou cinquième marques. Ce sont des boissons égalitaires qui réussissent l'exploit de vous empêcher de distinguer si ce qui vous a été servi est du rhum El Pedal, de la tequila La Cruda ou un autre produit de nettoyage.
Cabines politiques. En Espagne, en plus de voter tous les quatre ans, l'autre chose participative qui est bien vue est exercer la démocratie en décidant d'acheter ou non un sandwich au stand du PP, du PSOE ou de l'IU . Vous pouvez voir que ce sont des festivals populaires dans lesquels le stand d'IU a une file d'attente et les autres pas, un peu contrairement à la vie.
Odeurs. L'odorat est essentiel ici. San Isidro sent le gras des assiettes , aux urines, aux articulations et au Nivea des premières brûlures de l'année. Sauf dans les groupes de guiris, qui sont plus Coppertone. Au final, cela n'a pas d'importance non plus, car tout est égalisé par l'odeur de fumée des sandwichs, qui permet aux gens à la maison de deviner que vous venez de fêter San Isidro depuis le pas de la porte. Soit ça, soit un incendie.
Taureaux. Les agriculteurs et les taureaux forment un couple bien connu qui, en ces vacances, se traduit par l'affiche taurine la plus importante au monde, disent-ils, et celle qui parvient à prolonger la célébration du saint au-delà de ce qui est raisonnable, jusqu'au début de Juin. Le principal mérite de la foire de San Isidro est de préserver les traditions ressortissants qui seraient perdus sans elle, principalement le soleil et l'ombre et le cure-dent dans la bouche.
Groupes. San Isidro, Cine de Barrio et le déambulatoire sont les lieux où vous pourrez retrouver les grandes stars de la pop des années 60.
Saint Isidre. Il est saint parce qu'il y a mille ans, il est arrivé en retard au champ alors qu'il s'arrêtait à toutes les églises pour prier, alors les anges sont descendus pour l'aider à cultiver sa terre et, en passant, ils ont tiré son fils d'un puits. Si San Isidro était là, le procès miraculeux susceptible de béatification aurait été plutôt de s'arrêter pour un calimocho dans chaque cabine, que Los Chichos l'attende pour commencer le concert et qu'il trouve un taxi gratuit à la fin.
* Cet article a été initialement publié le 13 mai 2013.
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