Une "promenade" à travers deux oasis rurales à Paris

Anonim

Une des rues pittoresques du quartier de Montsouris Paris.

Une des rues pittoresques du quartier de Montsouris, Paris.

SQUARE DE MONTSOURIS, 75014

Au sud de Paris, plus précisément dans le discret quartier du parc Montsouris du 14ème arrondissement, Ce fascinant poumon vert se situe, une rue piétonne isolée et verdoyante à deux pas du parc éponyme, ouvert au public en 1959.

Ce trésor urbain à l'ambiance bucolique se caractérise par son incroyable charme de belles résidences à l'air éclectique, construites au début des années 1920. art nouveau, art déco, style régional et autres habitations en pierre de taille ou en bois, cohabitent fièrement comme une exposition architecturale.

Pour commencer la visite de cette voie privée pittoresque et silencieuse de 60 numéros, rendez-vous au 12 rue de Nansouty pour entrer dans le square de Montsouris. Ses quelque 200 mètres couverts de pavés irréguliers, sont à l'abri des rosiers, petrea volubilis et cerisiers du Japon . Et les mois de printemps et d'été sont couverts de fleurs, de lierre grimpant, de vigne vierge ou de glycine pourpre qui invitent à une agréable promenade dominicale.

La place Montsouris est l'un des coins les plus secrets de Paris.

Le square Montsouris est l'un des coins parisiens les plus secrets.

Cette cachette végétale, anciennement appelée la Zone et fréquentée par les chiffonniers, est devenue source d'inspiration pour les artistes renommés, qui ont installé leurs ateliers, comme Georges Braque, Roger Bissière, Nicolas Wacker, Soutine, Jean Chapin ou Tsugouharu Foujita.

Parmi ses bâtiments remarquables, au numéro 2 se trouve la Maison Gaut, qui – initialement confiée au célèbre Le Corbusier – a été conçue en 1923 par les célèbres frères Perret. Construit en béton armé, il est un exemple de principes architecturaux du mouvement moderne. Cette structure peut être vue surtout pendant les mois d'hiver, lorsque la végétation rare la laisse nue.

L'architecte Gilles Buisson érige une curieuse maison au numéro 6, qui allie fenêtres à pans de bois et grandes fenêtres ; le numéro 27 arbore ses mosaïques de fleurs dans les tons de bleu et d'or, et sur la façade du numéro 28 se détache un cadran solaire peint en 1900.

Le Parc Montsouris est entouré de maisons construites dans l'entre-deux-guerres.

Le Parc Montsouris est entouré de maisons construites dans l'entre-deux-guerres.

En 1940 se trouve une autre maison, également construite par Gilles Buisson, qui depuis n'a subi que quelques modifications importantes. Prédomine le mélange de son colombage normand avec ses éléments de style contemporain, La partie inférieure est en pierre avec de grandes fenêtres et une grande partie de l'intérieur est en bois.

Trois propriétaires y ont vécu, l'architecte lui-même, Madame Marceron et, plus tard, sa fille Madame Bouscau, épouse du sculpteur Claude Bouscau, qui l'habita jusqu'à la fin de sa vie. Il a laissé sa marque avec une de ses sculptures située dans sa cour avant.

Avenue de Reille, La Maison Ozenfant ou Villa Reille est la dernière maison-atelier du passage. Il a été commandé en 1922 par le peintre cubiste Amédée Ozenfant à son ami Le Corbusier, qui l'a construit avec son cousin Pierre Jeanneret.

Sa façade blanche sobre et proportionnée avec d'immenses fenêtres horizontales, son escalier à vis extérieur et sa verrière en forme de dents de scie, réformée plus tard, prédominaient. Cette œuvre moderniste est l'une des premières créations puristes de l'éminent architecte, de plain-pied avec la villa La Roche et la Maison Jeanneret.

Enfin, sur cette agréable ruelle, ses maisons de type HBM (habitations à bon marché) sont surprenantes, 28 pavillons populaires réalisés dans l'entre-deux-guerres par l'architecte Jacques Bonnier, modestement recouvert de brique ocre ou rouge.

La Maison Ozenfant commandée en 1922 par le peintre cubiste Amédée Ozenfant de Le Corbusier.

La Maison Ozenfant, commandée en 1922 par le peintre cubiste Amédée Ozenfant de Le Corbusier.

**LA CITÉ FLORAL, 75013 **

De l'autre côté du Parc de Montsouris, en quittant le 14ème pour entrer dans le 13ème, vous arrivez au Cité Florale, une sorte de petite ville idyllique qui reçoit cet appel par le nom fleuri de ses rues pavées. Ainsi la rue des Orchidées, la rue des Glycines, la rue des Iris ou la rue des Liserons... se rejoignent autour du square des Mimosas.

Est mini-quartier privé, calme et pittoresque, caché parmi les constructions modernes, c'est un virage insolite à deux pas de la 'Bobo' Butte-aux-Cailles. Il a été érigé entre 1925 et 1930, dans une zone marécageuse triangulaire, une ancienne prairie fréquemment inondée par la rivière Bièvre toute proche. Pour cette raison, afin d'éviter l'embonpoint sur ce terrain difficilement aménageable, d'humbles maisons individuelles à l'aspect varié ont été construites.

Maisons aux couleurs pastel de la Cité Florale à Paris.

Maisons aux couleurs pastel de la Cité Florale à Paris.

Aujourd'hui, peintes dans des tons pastel, elles affichent leur jardins débordants de fleurs et d'arbres, Elles sont protégées par des grilles en fer forgé et envahies de fourrés, constituant une bulle de déconnexion qui arrête le temps et échappe à l'agitation parisienne.

Commencez la promenade poétique devant le 45-47 rue Brillat-Savarin, éteignez votre mobile et laissez-vous aller rue des Volubilis. Comme dans une image parfaite d'un champêtre parisien, il ne manque pas de belles vélos garés, les pots bien rangés sur les balcons et les chats porte-bonheur rôdant parmi les plantes ou à l'abri de la pluie sous les auvents. En fond retentit le chant des oiseaux et, si vous n'y prenez pas garde, le retentissement de la voix suave de Françoise Hardy.

Cit Florale est comme un petit village idyllique à côté du parc Montsouris.

La Cité Florale ressemble à un petit village idyllique à côté du parc Montsouris.

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