Gourmets des fêtes : mode d'emploi

Anonim

Eté et vignes oui

Eté et vignes : oui

Le gourmand est un spécimen particulier. Je veux dire, jusqu'à présent nous étions (plus ou moins) bien servis par des races et des tribus de différents manteaux : nous avions les _geeks_ (sans vacances, évidemment), les cosmo girls (Paris, bien sûr), **les hipsters ( Berlin ou New York, s'il y a du bois de chauffage) **, habitants de Barrio Salamanca (Mustique, los Fjords ou tout ce que nous disons dans Traveler qui est à la mode). Il y avait aussi des amateurs de bonne chère, mais c'étaient des notaires ou (pire) des directeurs de banque qui attendaient que le parent donne son feu vert pour le voyage depuis le rocher. Je ne sais pas, à Pedroñeras. La fête des mères

Mais aujourd'hui tout a changé. Aujourd'hui tout le monde est les gourmands . Mais tout le monde, du trentenaire cinéphile au créateur du studio de design barcelonais. Et c'est que partout où vous regardez, vous trouvez des clubs gastronomiques, des blogs gastronomiques, des magazines lifestyle, des recettes, des malenis et des restaurants avec des cours pour faire des sushis ou préparer un gin tonic, bien sûr.

Oui un foodie est toujours un foodie, mais surtout en vacances . Ceci est votre manuel d'instructions :

1) Août ou rien. Les smarties disent que les vacances sont meilleures en septembre ou juin. Que tout est moins cher, qu'il ne fait pas si chaud... NE ME DITES PAS ! TU ES UN GÉNIE, HOMME. Les vacances sont en août et c'est tout . Une semaine en mai ce n'est pas des vacances, c'est Dieu qui vous offre un massage avec les mains de Mélanie Laurent et une bouteille de Jacques Selosse.

2) Thermomix et gadgetolandia. Là où Avon et Círculo de Lectores sont tombés, le Thermomix y a triomphé. Et c'est que le guépard se taisait et grâce à son armée silencieuse de publicités aux cheveux raides, il n'y a pas de maison de gastropathe sans ce pot du diable. Alimón, une question, tu mets vraiment quatre ingrédients et une lasagne en sort ?

3) Mauvais tourisme. Le tourisme, c'est pas cool. Pour l'instant, tout le monde est d'accord. Surtout en août (sacs bananes, tongs, sueur et files d'attente dans les musées), qui est le mois des croisières et des copains qui paient par tranches pendant une semaine à plein régime (boire du lambrusco sans retenue, notion de "plein régime") en, Je ne sais pas, Rome ou l'Egypte. Un truc de fou.

4) Des caves, des vignobles et de l'œnopathie. Impossible d'imaginer des vacances sans visiter quelques vignobles et faire un Bordeaux, une Toscane ou un Champagne comme Dieu l'a voulu . Avec Entre Copas ou Un Buen Año , en été, ils aiment les vignobles. Malheureusement, le mois d'août n'est pas une bonne période pour visiter les vignobles car c'est le pire mois pour nos amis vignerons. C'est parce que ? Car ce sont ses seules vacances avant l'enfer des vendanges. La solution? Prenez un pique-nique, passez devant la cave et buvez quelques bouteilles dans le vignoble. Après tout, tout ce que vous devez savoir sur le vin est là.

5) Michelin, 50 Best et les 101 Restaurants à visiter avant de mourir. Des vignobles non, mais des restaurants gastronomiques oui. Les grands restaurants, ceux avec des menus d'une trentaine de plats et une symphonie à retenir (j'oubliais les opéras et les concerts, mais les gros repas ? Impossible) et le mois d'août, j'insiste, est le mois parfait pour gratter des kilomètres sur la carte et attaquer le Celler de Can Roca, Mugaritz ou Le Calandre. Autoroute et couverture, amis.

6) Assez de déconstructions . Le gourmand en a marre des expériences. Il sait que le trésor est le produit et que le vrai miracle n'est pas de faire un ragoût déconstruit, mais de faire le ragoût habituel. On en a marre des gastrobars, de la techno-cuisine et des néo-brasseries. Et c'est que de nombreux bars se sont transformés en un spectacle de playfoods et de conneries sans signification, mais à midi, nous voulons manger.

7)"La vie est un pays étranger" . La phrase est de Kerouac et oui, c'est vrai, ça n'a rien à voir avec le paragraphe, mais c'est pas cool. A la pagaille : l'amateur de bonne chère ne met pas les pieds dans un aéroport sauf si ce n'est pas absolument nécessaire. C'est-à-dire monter dans un avion pour visiter Tokyo, le Pérou ou Copenhague. Mais en Toscane, Beaune ou Champagne vous voyagez en voiture (ou en train) et si le trajet est trop long vous vous accrochez et faites des kilomètres et improvisez et vous perdez et tu dors dans cette ville dont tu ne te souviens pas du nom . Celui à mi-chemin de votre destination et rien. Cette nuit qui valait tout le voyage.

8) Techno-social-foodies. Notre gourmand bien-aimé est un technocrate prudent. Et c'est ainsi que vivre sans Evernote, sans l'iPad ou sans Twitter pour montrer ce tableau avec des vues à Akelarre. Impossible, ce n'est pas vivre. Et c'est qu'aujourd'hui nous avons aussi des raisons d'être (un peu) plus heureux : Apple a cédé à nos charmes et nous a réservé toute une chaîne dans l'Apple Store : Food & Drink.

Et le dernier commandement, le plus important :

9) Soyez une joie. Et c'est que foodie ressemble un peu à une fille snob. Gastronome c'est fatal (donc gris) et le terme "kitchenettes" imagine déjà ce que j'en pense. Certainement pas. Vous devez vous amuser. Sans distances, poses (les justes et nécessaires) ou impostures . Savourez chaque plat, chaque ville et chaque petit-déjeuner. Comme un plaisir.

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