Nous suivons la trace des Cathares et du Moyen Age en Occitanie française

Anonim

CordesSurCiel ressemble à un conte médiéval.

Cordes-Sur-Ciel ressemble à quelque chose d'un conte de fées médiéval.

Dans la région française historique d'Occitanie, les vignobles s'étendent le long de larges vallées où l'histoire a laissé sa marque sous la forme de persécutions religieuses, de batailles sanglantes et de terribles injustices. Rien de nouveau dans ce monde que nous habitons. Cependant, des siècles après que les cris des guerriers, le craquement de l'acier et le crépitement du feu, se soient éteints, cette région gauloise apparaît aux yeux du voyageur avec une beauté mûre, comme le teint d'une personne dont la jeunesse aléatoire et malheureuse a laissé des traces indélébiles, mais sans pouvoir mettre fin à son attrait inné.

La meilleure façon de connaître l'histoire, les paysages, la gastronomie et les villes d'Occitanie est faire un voyage en voiture à travers les départements du Tarn et du Tarn-et-Garonne (Tarn et Garonne) . Et c'est que le Tarn – une rivière longue de 381 kilomètres qui finit par rejoindre le puissant lit de la Garonne – sera la référence d'un itinéraire qui passe par les villes de Montauban, Albi et la bastide de Cordes-sur-Ciel.

Le centre historique de Montauban invite à la flânerie en toute sérénité, compte tenu de sa beauté architecturale.

Le centre historique de Montauban invite à la flânerie en toute sérénité, compte tenu de sa beauté architecturale.

MONTAUBAN, LA VILLE ROSE

Un bon point de départ pour le voyage est la ville de Montauban. Connue sous le surnom de La Ville Rose -en raison des nombreux immeubles du centre-ville qui ont été construits avec des briques de cette couleur-, Montauban est la capitale du département du Tarn-et-Garonne et s'est érigée, après la diffusion du protestantisme en France (XVIe siècle), comme l'un des principaux bastions de l'opposition à la monarchie catholique française.

Ville habitée par quelque 60 000 âmes, Montauban est agréable et accueillante, invitant à flâner lentement dans les rues de son centre historique. Trois échantillons principaux subsistent de son ancienne splendeur médiévale : le Vieux Pont, l'Eglise Saint Jacques et la Place Nationale.

Le Pont Vieux s'étire sur les eaux du Tarn depuis le XIVe siècle et conserve ce romantisme typique des ouvrages anciens de l'homme qui n'ont subi que peu de modifications.

Le vieux pont de la ville de Montauban enjambe le Tarn.

Le vieux pont de la ville de Montauban enjambe le Tarn.

La Place Nationale, cependant, a changé son aspect médiéval pour un aspect plus moderne, puisqu'au 17ème siècle un terrible incendie a détruit la grande majorité des bâtiments en bois qui occupaient les quatre côtés de cette place unique aux doubles arcades.

Maintenant, ces bâtiments, bien sûr, sont habillés de briques roses. L'église Saint Jacques est le véritable symbole de la résistance protestante, car on y voit encore les traces laissées par les boulets de canon que les forces du roi Louis XIII y ont tirés lors du siège de 1621.

A l'intérieur, un mélange de styles de différentes époques est agrémenté de peintures du XVIIIe siècle. Précisément à ce siècle brillait le peintre Jean Auguste Dominique Ingres, personnalité la plus importante née à Montauban et dont vous pourrez admirer les oeuvres, ainsi que les sculptures du maître du XIXe siècle, Antoine Bourdelle, au musée Ingres.

Les immeubles de la Place Nationale sont habillés de briques roses.

Les immeubles de la Place Nationale sont habillés de briques roses.

CORDES-SUR-CIEL, PREMIÈRE BASTIDE DE FRANCE

Après avoir quitté Montauban, un tronçon d'environ 60 km de route vous emmène à travers de beaux paysages de la campagne française composés de petites villes endormies, fermes, parcelles boisées et rangées interminables de vignes. Le point culminant de ce paysage idyllique se situe face au rocher escarpé sur lequel se perche la cité médiévale de Cordes-sur-Ciel.

Cordes-sur-Ciel est un lieu avec une âme où vous aurez l'impression d'avoir voyagé dans le temps jusqu'au Moyen Age. Cette ville fortifiée a été créée en 1222 par Raymond VII (comte de Tolosa) pour donner protection aux nombreux cathares qui, victimes de la persécution des inquisiteurs catholiques, vivaient dispersés et terrifiés dans les champs voisins. Ses quatre murs concentriques ont fait de la première bastide construite en France un lieu quasi imprenable.

La cité médiévale de CordessurCiel fut la première bastide construite en France.

La cité médiévale de Cordes-sur-Ciel fut la première bastide construite en France.

Dans son intérieur, la population prospérait tout en faisant le commerce de la laine et des peaux, et en servant de poste de douane frontalier. La plus grande richesse de Cordes-sur-Ciel était le gâteau végétal, dont on extrait un colorant bleu utilisé, avant l'arrivée de l'indigo des Amériques, pour teindre les tissus et les bâtiments.

Cependant, Cordes-sur-Ciel a dû subir le harcèlement de l'Église catholique et de ses alliés pour avoir donné asile aux Cathares. Le catharisme, qui émerge au XIe siècle, défend que tout ce qui est matériel est l'œuvre du diable, tandis que la vie spirituelle conduisait au salut définitif de l'âme enfermée dans un corps physique. De son vivant, les Cathares méprisaient toutes sortes de biens, gardaient la chasteté et ne travaillaient que l'âme. L'Église catholique, bonne amoureuse des richesses terrestres, a commencé à les persécuter dès qu'ils ont appris leur existence.

Maison médiévale typique de CordessurCiel.

Maison médiévale typique de Cordes-sur-Ciel.

Le passé tumultueux de Cordes-sur-Ciel n'a plus grand-chose à voir avec la quiétude que l'on respire aujourd'hui dans son rues médiévales étroites remplies de boutiques d'artisanat et de souvenirs, ainsi que de petits hôtels et restaurants de nature romantique, comme L'Escuelle des Chevaliers, où vous pourrez déguster la magnifique cocotte de canard française et les vins de Gaillac, pour ensuite dormir comme un vrai chevalier médiéval.

Les maisons gothiques, construites pendant la période de splendeur économique maximale, ils ont une allure majestueuse et montrent des sculptures en relief qui, selon les amateurs d'intrigues historiques, cachent des messages religieux révélateurs.

Également sculpteur, le père de l'acteur français Jean Paul Belmondo, qui a passé ici les années de la Seconde Guerre mondiale, lorsque Cordes-sur-Ciel faisait partie de la zone libre française. La beauté inspirante de la bastide a également attiré d'autres artistes de l'époque, comme l'écrivain Albert Camus et les collègues de Dalí et Picasso.

Une des chambres de l'auberge médiévale Escuelle des Chevaliers.

Une des chambres de l'auberge médiévale Escuelle des Chevaliers.

ALBI, SITE DU PATRIMOINE MONDIAL

En quittant Cordes-sur-Ciel et en rejoignant la D115, on a l'impression de revenir du Moyen Âge à la France rurale d'aujourd'hui. Après une demi-heure de route, les beaux ponts d'Albi se dessinent à l'horizon, se découpant entre eux le Pont Vieux qui surplombe les eaux du Tarn depuis près d'un millénaire.

Déclarée site du patrimoine mondial par l'UNESCO, Albi offre de véritables joyaux au voyageur. Impossible de quitter la ville sans visiter le musée installé dans l'ancien palais épiscopal de la Berbie. Il rend hommage au grand Toulouse Lautrec, né à Albi et génie qui a marqué ses 37 ans de vie. Plus de 1 000 de ses œuvres – dont des peintures de sa première étape la plus classique, d'innombrables esquisses et 30 de ses affiches les plus célèbres – sont exposées dans ce palais épiscopal.

Exposition Giacometti au Muse Toulouse-Lautrec à Albi.

Exposition Giacometti au Musée Toulouse-Lautrec à Albi.

Non loin du temple du grand Lautrec, un autre très différent s'élève comme s'il s'agissait d'une forteresse imprenable. Et c'est l'impression donnée par l'aspect extérieur de la Cathédrale de Santa Cecilia, une église construite au XIIIe siècle après la reprise d'Albi des mains des nobles cathares, et avec laquelle les dirigeants catholiques ont voulu faire comprendre qu'ils avaient écrasé les dissidents.

Cependant, la chose la plus impressionnante à propos de Santa Cecilia n'est pas son extérieur en brique - c'est la plus grande cathédrale en brique du monde - mais les fresques qui décorent la voûte principale à l'intérieur. Leur couleur est lumineuse et le bleu pastel se démarque du reste. Leur excellent état de conservation est dû au fait que ces fresques ont été recouvertes sous d'autres couches de peinture pendant des siècles, à la suite des différentes réformes qu'a subies la cathédrale.

Le coucher de soleil à Albi est magique. Les ponts se teintent d'orange et la ville semble retrouver ce halo médiéval qui éveille les rêves de voyageurs. L'Occitanie n'a pas perdu son romantisme avec le temps, bien au contraire.

L'intérieur de la cathédrale Santa Cecilia du XIIIe siècle vous laissera sans voix.

L'intérieur de la cathédrale Santa Cecilia du XIIIe siècle vous laissera sans voix.

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