"La dépêche française" : vive le journalisme !

Anonim

La dépêche française

Bill Murray est l'éditeur d'Arthur Howitzer Jr.

"Essayez juste de faire sonner comme si vous l'aviez écrit exprès", répète-t-il encore et encore Arthur Howitzer Jr. (Bill Murray), le brillant et patient rédacteur en chef du magazine La dépêche française, le supplément de Liberté, soleil du soir du Kansas, qu'il a lui-même fondé il y a des années et qui donne le titre à Le 10e film de Wes Anderson (le 11e est sur le point d'être tourné à Chinchón).

La dépêche française, le film est un hommage au journalisme du milieu du XXe siècle. A ce journalisme qui n'a ménagé aucun effort parce qu'il a fait aveuglément confiance à ses rédacteurs. A ces journalistes qui étaient si francophiles en tant que directeur de The Tenenbaums, originaire d'Austin, au Texas, et résident de Paris depuis des années. Anderson est toujours très clair dans ses références et ses inspirations et ici dès le début il parle de son dévouement à l'un des magazines qui l'ont toujours accompagné et qu'il collectionne compulsivement : Le new yorker.

Le siège du magazine imaginaire de Wes.

Le siège du magazine imaginaire de Wes.

Jusqu'à présent, nous savions. Avec la bande-annonce, nous en avons également déduit que The French Dispatch serait Wes Anderson par Wes Anderson pour Wes Anderson. Une ode à lui-même. Après avoir vu le film lors de sa première mondiale au Festival de Cannes, nous confirmons. Le réalisateur s'est surpassé dans son esthétique symétrique, colorée et rétro. Dans sa fixation pour le détail. Dans sa maîtrise des miniatures, des décorations.

Le film se déroule dans la ville inventée de Ennui-sur-Blasé, dont il s'est roulé dans les extérieurs Angoulême et dont les intérieurs sont comme un théâtre aux décors précieux. Comme le café Le Sans Blague, aux murs jaunes, aux petites tables carrées, un juke-box des années 60, où Zeffirelli (Timothée Chalamet) et Lyna Khoudri (Juliette) Ils planifient la révolution des échecs pour les jeunes (inspirée de Mai 68). Oui Lucina Krementz comme Frances McDormand journaliste vétéran de La Dépêche française, les observe et fait l'impasse sur la neutralité surfaite.

Structuré en plusieurs chapitres, comme la revue des reportages, la lecture et la narration des articles qui composeront le dernier numéro du magazine Howitzer, chacun est une section. En commençant par le voyage local de Herbsaint Sazerac (Owen Wilson) par Ennui-sur-Blasé, incapable de se focaliser sur les choses positives mais trouvant le chic même dans les allées de la mafia et des prostituées.

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Zeffirelli (Chalamet) et Juliette (Khoudri), juke-box amoureux.

Vient ensuite l'art, avec les paroles de J.K. L. Berensen (Tilda Swinton), une critique artistique de renom qui retrace l'histoire du peintre Moïse Rosenthale (Benicio del Toro) comment il a été découvert en prison quand il a transformé son amour pour le gardien Simone (Léa Seydoux) dans des peintures à l'huile d'avant-garde et payé très cher pour Julian Cadazio (Adrien Brody).

Après la chronique politique et poétique de Krementz vient la partie prétendument plus légère et plus divertissante, mais seulement soi-disant. Anderson démontre l'importance de quelque chose de si vénéré aussi dans Condé Nast Traveler, chroniqueur et critique gastronomique, confiée à La Dépêche Française pour Roebuck Wright (Jeffrey Wright) qui est tombé amoureux de la cuisine "la fête solitaire" tous les soirs dans un restaurant différent, seul, avec la table comme « camarade ».

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Rencontre éditoriale avec le journaliste gastro.

Roebuck a été sollicité pour un profil de chef étoilé du moment, M. Nescafier (Steve Park), mais lorsqu'il assiste à un dîner de chef chez le commissaire (Matthieu Amalric), l'événement est interrompu par l'enlèvement du fils de ce dernier. Et le rapport finit par être une aventure avec un menu trois étoiles à six passes, qui commence par un cocktail qui les laisse en extase et se termine par un pudding au tabac. Bien que, vraiment, son plat vedette soit toujours la tarte aux merles, la tarte aux merles. Et l'ingrédient secret : le poison. "Cela avait un goût de terre, je n'avais jamais rien goûté de tel", dit Nescafier, presque mourant.

Les nécrologies sont précisément la dernière section de ce magazine très spécial. Et dans ce dernier numéro, ils publient La chronique noire définitive. Un adieu en larmes au journalisme qui était.

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Monsieur Nescafer.

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