Paris gastronomique : Yam'Tcha

Anonim

Yam'Tcha

Yam'Tcha, fusion ? qu'est-ce que les étiquettes donneront d'autre...

Je n'oublierai jamais ** Yam'Tcha ** car le processus de réservation (désespéré et excité) s'est déroulé immédiatement après les attentats de Paris en ce fatidique 13 novembre, dans le Quartier Saint-Denis . J'avais besoin de rentrer à Paris et de crier haut et fort que je crois toujours, comme Joann Sfar, que manger, boire et vivre est notre plus grand triomphe . Sfar (artiste et scénariste de BD du calibre de Vampir ou Le chat du rabbin) a réagi à la catastrophe, depuis son compte Instagram, de la seule manière possible : le dessin. Nous rappelant, stylo à la main, les raisons pour lesquelles nous ne pouvons que gagner cette guerre. Si essentiel, si lumineux :

— Paris est notre capitale. Nous aimons la musique, l'ivresse, la joie ; Depuis des siècles, certains amoureux de la mort tentent de leur enlever la joie de vivre. Ils n'ont pas réussi. Ceux qui aiment, ceux qui aiment la vie, à la fin sont toujours ceux qui gagnent.

Amis du monde entier, merci pour #Priez pour Paris , mais nous n'avons pas besoin de plus de religion. Notre foi est avec la musique! Les bisous! La vie! Champagne et joie ! #parisisaboutlife

J'ai décidé de retourner à Paris ; un week-end célébrant la vie dans la ville de l'amour. Mangez, buvez et allez dans toutes les rues d'une ville que vous ne connaissez pas — qui ne veut pas perdre un iota de son Credo : nous sommes vivants. Demander une autre bouteille dans n'importe quelle taverne (Chez Georges, sans aller plus loin) et balayer les cuisines des grands restaurants qu'il nous reste à découvrir.

Yam'Tcha est **le petit bistrot d'Adeline Grattard rue Saint Honoré**, une adresse incontournable pour un gentleman's lunch entre Colette, Goyard ou Comme des Garçons. La Grattard a passé trois ans dans la cuisine de L'Astrance de Pascar Bardot puis s'ancrer dans Wan Chaï (Honk Kong) — et c'est exactement comme ça qu'est leur cuisine : un parfait cocktail de cuisine française et cantonaise. La fusion? Qu'est-ce que les étiquettes donneront d'autre...

Pétoncle aux agrumes

Pétoncle aux agrumes

Commencer le menu de neuf plats avec le cheesecake au caviar et rouleau vietnamien ; sans plus tarder, sans les collations inutiles (elles sont déjà si ennuyeuses…), qui offrent si rarement quelque chose de vraiment authentique. Avec le tartare tranquille et la coquille Saint-Jacques aux agrumes, Adelaine montre les grandes lignes de ce que sera la suite de la carte — et sa cuisine : des plats où la netteté de la saveur prédomine ; élaborations simples, sans grandes complications, où la qualité du produit brille.

On choisit, pour accompagner les plats, un Morey-St-Denis par Domaine Hubert et Laurent Lignier ; bien que le restaurant offre la possibilité d'harmoniser les plats avec du thé ( Yam'Tcha , en chinois, signifie "l'heure de toi" ) La Bourgogne mieux que le thé, que puis-je vous dire. Je l'ai choisi parce que oui et parce que La cuisine d'Adelaine est infiniment plus bourguignonne que bordelaise (Bordeaux : grands châteaux, opulence et rondeur) ; La Bourgogne c'est la subtilité et le travail de l'or , comme le bar aux shiitakes et la soupe de crevettes, qui cèdent la place au grand plat de la carte : filet mignon, choux de Bruxelles, cecina de León et truffe. Délicatesse, histoire, produit, saveur et harmonie. Un plat pour la mémoire dans un restaurant (celui-ci) si humble qu'il revendique quelque chose d'aussi haut : Adelaine veut juste cuisiner.

La Cour intérieure il illumine les tables et même la cuisine ouverte, un petit (magnifique) espace où Grattard et un groupe de cuisiniers travaillent en silence. Un cuisinier discret; une cuisine réfléchie et cohérente qui ne prétend pas éblouir, qui ne cherche pas le spectacle pour le spectacle (une cuisine féminine ?) ; qui ne cherche qu'à vous offrir un moment de paix et de bonheur, N'était-ce pas par amour pour la gastronomie ?

Je suis retourné à Paris pour me souvenir des raisons pour lesquelles nous nous sommes battus. Je suis revenu me prosterner devant ce que je crois : pour manger, boire, embrasser et écrire dans ce petit restaurant incontournable où les cuisiniers sont artisans et la lumière du ciel de Paris filtre, irréelle (belle) sur les tables en bois et chêne. C'etait ça. C'est.

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La magie d'une cour intérieure

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