La art nouveau dans Bruxelles a deux quartiers résidentiels d'or pur . Son esprit créatif et décontracté se traduit par une architecture originale.
Quand une ville a un peu de tout, il est difficile de s'en tenir à quelque chose en particulier. Que Bruxelles se vante d'être une des capitales multiculturel du monde , surtout compte tenu de sa taille moyenne, est symptomatique de cette salade de fruits des possibilités qu'elle offre une ville qui a du mal à trouver ses signes d'identité.
La capitale belge commence à plaire au visiteur lorsqu'elle est perçue comme un tout plutôt que comme une succession d'attractions touristiques. L'imaginer comme un siège européen, c'est réduire sa pluralité à un complexe bureaucratique et presque dystopique.
Aussi monumentale soit-elle, si nous pensons à la Grande Place, nous nous limiterons à la carte postale la plus écrasante. Le musée de Magritte n'est rien d'autre qu'une collection décevante par rapport à son œuvre considérable . Et si l'on imagine un paradis de la bière et du chocolat, on passe à côté d'un patrimoine non négligeable.
Maison et atelier de Victor Horta à Bruxelles.
Mais au moins nous aurons choisi la bonne direction, car une grande partie du charme de Bruxelles réside dans cette vie qui se dessine dans ses rues , dans ses bars, boutiques et places. Une coexistence sereine entre sa population diversifiée et une ville capable de se diviser en quartiers très différents.
L'un des plus fréquentés est Saint Gilles , où les terrasses permettent de contrer l'effet apaisant de la canicule du début de l'été.
Ses rues sont un entonnoir entre l'agitation touristique du centre et le quartier résidentiel , parmi lesquels un des charmes persistants de la ville commence à être apprécié : la Art Nouveau.
Il se manifeste notamment de l'église de la Sainte Trinité , déjà à Châtelain, aux étangs d'Ixelles , de style plus victorien.
Saint-Gilles au coucher du soleil.
Coincés entre eux, ils se serrent maisons glamour du quartier Louise , qui sont une perte d'originalité fin 19ème et début 20ème , ainsi qu'une collection grandeur nature de l'œuvre du architectes pionniers du modernisme Victor Horta et Paul Hankar.
Cachée dans un coin, comme accroupie sur ses deux étages, elle est la Manoir d'Otlet, une sorte de Art Nouveau médiéval fini avec des matériaux inhabituels dans la région.
Le ton classique de la plupart des bâtiments nous permet de comprendre la composante stimulante et révolutionnaire de cette nouvelle tendance, comme c'est le cas de les galeries de la Maison Beukman.
Entre tous, il se démarque l'une des premières oeuvres de Victor Horta, le Maison de gland, qu'il a conçu pour son ami le professeur Emile Tassel. Il met en évidence l'utilisation de en fonte pour balustrade s, avec des finitions apparentes qui exaltent les formes arrondies si caractéristiques de cette ligne architecturale.
Règles de fer à l'hôtel Tassel, œuvre de Victor Horta.
De l'autre côté de l'avenue Louise, l'univers d'Horta se poursuit, affichant une symphonie de couleurs à la Casa Hallet. Un peu plus au sud, le musée en l'honneur de cet architecte reflète tout son génie, mêlant la gamme chromatique, les formes courbes, les balustrades en fer...
Bref, chaque pièce de design, chaque figure ornementale et chaque meuble de l'œuvre d'Horta constituent un ensemble exceptionnel , avec un traitement sensationnel des espaces et de l'harmonie, sans la stridence que l'art nouveau accuse parfois (comme, par exemple, dans le célèbre Musée des instruments de musique).
Un autre des noms les plus pertinents de mouvement est Paul Hancker , qui est passé d'ami à l'un des plus grands concurrents d'Horta. envie, quelque chose de plus décoré , recourt au sgraffite (sorte de gravure en couches superposées) pour les façades et introduire les fenêtres rondes , comme on le voit au manoir Ciamberiani , actuel consulat argentin.
Détail de la maison de Paul Hankar.
Il s'exprime de manière plus conventionnelle dans sa propre maison (Hankar), où il recourt à des formes carrées et briques rouges habituelles ; oui, avec quelques galeries qui ne manquent pas de détails.
Cette collection art nouveau est disséminée dans tout Bruxelles, avec Horta encore une fois en tête : la maison Autrique, le manoir Solvay (patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2003), la maison Cauchie ou le Centre Belge de la Bande Dessinée.
Victor Horta est représenté ainsi que un ange gardien de la capitale belge ; On se demande si ses bâtiments reflètent le caractère créatif et accueillant de Bruxelles ou ce sont précisément ces façades originales et sans prétention qui façonnent l'esprit actuel de la ville.