« Un vétérinaire en Bourgogne », la revanche des héros ruraux

Anonim

Un vétérinaire en Bourgogne

Un vétérinaire en Bourgogne.

Les vétérinaires ruraux ce sont des héros. Tellement simple et clair dit le réalisateur julie manoukian dans son film, Un vétérinaire en Bourgogne .«Ce sont des gens qui donnent leur vie au service des autres. Ils travaillent dans des conditions difficiles, avec des horaires fous, et ils reçoivent des salaires qui ne correspondent pas à l'énorme effort qu'ils ont dû faire pour obtenir leur diplôme puisque c'est l'une des carrières les plus difficiles », explique-t-il.

La réalisatrice elle-même ignorait le monde et la vie de ces héros avant la commande du film, mais une fois qu'elle s'est mise au travail, elle a découvert une guilde sacrifiée, fondamentale et en danger d'extinction. « Un vétérinaire rural doit savoir traiter pratiquement tous les animaux, domestiques ou non, de compagnie ou sauvages, sans oublier les espèces exotiques. Doit être disponible jour et nuit, tant pour assister aux livraisons que pour d'autres urgences. En plus d'aider à l'accouchement, ils portent aussi la responsabilité exorbitante du droit à l'euthanasie dont disposent leurs patientes », explique-t-il.

Un vétérinaire en Bourgogne

Amour de chien.

Ou comme le dit l'un des protagonistes d'Un Vétérinaire en Bourgogne : « Ce n'est ni facile, ni prestigieux, ni bien payé. Nous guérissons leurs compagnons, leur gagne-pain, les enfants qu'ils n'ont pas eus et les couples qu'ils ont perdus. Sans eux, le monde rural se viderait un peu plus.

Mais il y en a de moins en moins. C'est une réalité qui utilise le film comme prémisse. Nico (Clovis Cornillac) il est le seul vétérinaire dans une région rurale, avec des fermes et du bétail, qui s'étend sur 40 kilomètres dans toutes les directions. Et le film commence par l'arrivée de ce qui, enfin, pourrait être son partenaire de travail, s'occupant des animaux de compagnie à la clinique et assistant aux naissances dans les fermes. Mais ce compagnon Alex (Noémie Schmidt) c'est « une parisienne non préparée au monde rural ». Récemment diplômée en tant que vétérinaire, elle a vu le prestige dans le laboratoire, pas dans le contact direct avec les animaux.

Un vétérinaire en Bourgogne

Alex est vétérinaire en Bourgogne.

A ce conflit, Manoukian en ajoute d'autres. La méfiance des gens envers Alex. Premier, pour être une femme vétérinaire. Où cela a-t-il été vu ? Disent les habitants de la petite ville de Mhère, dans le Morvan. Bon, il va falloir qu'ils s'y habituent, répond-elle. « 80 % des étudiants vétérinaires sont des femmes. Puisque vous gagnez plus, les hommes étudient le commerce.

Et après, cette idée du "village touristique", d'être un étranger si vous n'y allez que l'été. Malgré un tournage pré-pandémique, la réflexion d'A Veterinara en Bourgogne est aujourd'hui plus que jamais d'actualité : la nécessité de retourner au village. Le retour dans ces lieux qui en valent la peine et qui nous ont fait plaisir, mais que dans le tourbillon de la vie accélérée, routinière et urbaine on a oublié. Cela arrive à Alex lorsqu'il retourne dans cette petite ville et forêt où il a grandi et passé tous ses étés. Ils la voient toujours comme une touriste, mais elle sait jouer au baby-foot et supporte le marc dur comme n'importe lequel de ses compatriotes.

Un vétérinaire en Bourgogne

Morvan, des lieux qui valent le détour.

LA FRANCE VIDE

Manoukian et son équipe sont tombés un peu par hasard dans le Morvan, une région célèbre pour son parc naturel, au coeur de la Bourgogne, près de Dijon. Ils avaient prévu de tourner dans le Jura, mais c'était trop loin de la ferme qui leur fournissait les têtes de série. C'est grâce au guide Michelin, un classique, qu'ils ont trouvé la ville parfaite pour l'histoire : Je suis là. « Sa place et sa mairie ressemblaient à un décor de western », dit Manoukian. "Exactement ce que je cherchais. Pour la prise de vue au télescope, c'était l'idéal. Ensuite, nous avons fait le tour de la région et j'ai découvert la région dont je rêvais, toute de verdure et d'eau ».

Un vétérinaire en Bourgogne

Auto-stoppeur rural.

"C'est une belle région, une des moins peuplées de France", dit Clovis Cornillac, qui était bien connu dans la région. « Sa nature est sublime, ses vallées très douces, mais, paradoxalement, la vie quotidienne est dure. Son climat est continental. Les hivers sont généralement très froids et les étés suffocants. Les habitants sont accueillants, adorables et aussi très forts, car il faut beaucoup de force pour vivre là-bas. Les fermes et les villes sont séparées par des kilomètres et il y a de moins en moins de gens prêts à faire de tels sacrifices. « Pour y séjourner, il faut aimer la solitude », insiste l'interprète. C'était bien pour lui et le reste des acteurs de respirer cet air (ils sont restés dans un camping face à un lac pendant le tournage) pour transmettre les besoins de régions comme celle-ci à l'écran.

Un vétérinaire en Bourgogne

Un vétérinaire de Bourgogne est fusillé dans le Morvan.

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