Toulouse : comment le 'street art' a transformé la Ville Rose en une explosion de mille couleurs

Anonim

Toulouse

La brique et le 'street art' coexistent dans la ville rose

Juste une promenade dans le centre historique de Toulouse et regardez la couleur de la brique apparente qui prédomine dans leurs bâtiments pour comprendre pourquoi ils l'appellent la Ville Rose.

La palette change avec la lumière du soleil, dans un roman éternel parsemé de milliers de nuances de rose.

Cependant, si nous continuons à nous promener dans la capitale de l'Occitanie, la palette des couleurs s'élargit sous nos yeux dans un étalage de talent qui utilise les murs comme toile, Elle se vante d'être une ville pionnière du street art pour une raison.

Les rues de Toulouse sont une fascinante galerie d'art à ciel ouvert plein d'œuvres colorées qui emplissent de vie cette ville française baignée par la Garonne.

Prenez l'appareil photo et gardez les yeux ouverts : bienvenue sur la route des arts urbains de Toulouse.

Toulouse

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OÙ QUE VOUS REGARDEZ

Toulousains et étrangers, renommés et émergents, nombreux sont les artistes qui ont marqué de leur empreinte de nombreux lieux de la ville de Toulouse.

Sur les façades, les boutiques, envahissant le mobilier public, se faufilant dans les galeries d'art (comme 22m2 et Hors Ligne) et chambres d'hôtel (comme l'Hôtel des Beaux-Arts ou La Villa du Taur) et même sous forme de sculptures : Il n'y a pas de quartier dans la ville qui n'ait sa sélection de créations artistiques.

Mais cela n'a pas toujours été le cas. C'est à la fin des années 1980 que divers artistes locaux tels que Moustique, Tilt, Soune, Tober, Cee-T et Fastoche ils ont revendiqué le graffiti comme une forme d'expression artistique, devenant les précurseurs du street art.

Toulouse

Toulouse, berceau de l'art urbain

DU SOUTERRAIN À LA RENOMMÉE MONDIALE

Le quartier Arnaud-Bernard est devenu l'épicentre du street art, qu'à cette époque il a joué la confusion avec les autorités pour arriver à laisser son empreinte sur la ville.

Dans les années 90, il est né Le Truskol , un groupe d'amis composé de 2pon, Der, Cee-T, Soune et Tilt qui peignaient dans l'ancienne fabrique de tabac abandonnée et qui deviendra le collectif iconique de la scène graff toulousaine.

La composante clandestine qui caractérisait le début de ce mouvement artistique cède la place à un street art plus institutionnel, avec des noms comme Reso, Miss Van ou Maye, qui reçoivent des commandes officielles et exposent dans des galeries d'art et des festivals de la stature de Rose Béton ou de Mister Freeze.

ARNAUD-BERNARD, LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ

Un incontournable du quartier emblématique d'Arnaud-Bernard (Arnaud-B pour Toulousans) est Rue de Gramat, car c'est là que tout a commencé.

Gramar est la rue 'LA' et ici, protégée par les aérosols et graffitant en secret dans les années 90, des groupes comme le susmentionné La Truskool, reconnu en Europe et en Amérique, sont nés.

Sur la place Arnaud-Bernard, une immense fresque réalisée par sept membres de La Truskool en 2017 occupe la façade d'un des bâtiments. L'œuvre, réalisée dans les tons chauds typiques de la Ville Rose, a été commandée par la mairie pour rendre hommage à ce quartier, berceau du graffiti toulousain.

Sans sortir du quartier Arnaud-B, on retrouve le Jardin de l'Embarthe , une oasis où oublier un instant l'agitation qui règne de l'autre côté de la clôture et qui Il abrite le plus ancien graffiti de Toulouse : une demande municipale de 1994 réalisée par quatre membres de La Truskool.

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Gramat, la rue où tout a commencé

DU ROSE À L'ARC-EN-CIEL

Toulouse est un musée d'art urbain à ciel ouvert qui propose également des expositions permanentes et temporaires, comme cette ville dynamique génère de ses œuvres un impact visuel changeant qui donne envie au visiteur de revenir encore et encore pour admirer les œuvres intemporelles, et les nouveautés.

Ainsi, rue de Cannes, on trouve l'ouvrage intitulé Regard sur l'Horizon, un immense portrait d'un tisserand berbère, réalisé en 2016 lors du festival Rosé Beton par le graffeur hyperréaliste Hendrik Beikirch (ECB).

Toujours en 2016 les artistes Maye et Mondé ont peint La Bergère à la sortie du métro Saint-Agne avec une intention claire : « nous sommes des moutons et nous avons besoin d'une bergère ».

Des œuvres comme ci-dessus coexistent avec des créations plus récentes telles que la peinture murale acrylique de 14x25 mètres réalisée par l'artiste Hense en 2019 sur la rue Sainte-Anne.

'La Bergère' Maye et Mond

'La Bergère', Maye et Mondé (2016)

BONJOUR! LES PERSONNAGES QUE VOUS RENCONTREREZ

De nombreuses œuvres qui parsèment la ville de Toulouse sont un hommage à son histoire et à ses personnages célèbres.

Marcher sous les arcades de la Place du Capitole, Raymond Moretti nous raconte l'histoire de la ville à travers 29 sérigraphies réalisé sur le toit en 1994.

De plus, plusieurs sculptures gardent jour et nuit certains des coins les plus emblématiques de la Ville Rose. Ainsi, on peut saluer les sculptures en bronze de Claude Nougaro (au parc Charles-de-Gaulle) et Carlos Gardel (au numéro 8 Esplanade Compans Caffarelli), tous deux réalisés par Sébastien Langloÿs.

Antoine de Saint-Exupéry , quant à lui, nous attend au Jardin Royal et est l'œuvre de Madeleine Tezenas.

Carlos Gardel

Sculpture de Carlos Gardel, par l'artiste Sébastien Langloÿs

GROS

Le street art toulousain abrite des œuvres de toutes tailles, mais il faut reconnaître que les grands sont ceux qui suscitent le plus de gestes d'étonnement.

Si nous regardons la rue Lapeyrouse, à côté de l'entrée des Galeries Lafayette, nous verrons une fresque de l'artiste DER, Réalisé dans le cadre du festival WOPS en 2015 et dont les lettres en trois dimensions rappellent le street art new-yorkais des années 1980.

A cinq minutes à pied, rue Sainte-Ursule, se dresse une grande œuvre de Mademoiselle Kat, l'une des pionnières du graffiti à Toulouse, dont le style pin-up se répand dans divers quartiers de la ville. Dans ce cas, l'œuvre, intitulée Jungle Fever, rappelle les affiches de films des années 1950 et Il ne mesure pas moins de 17 mètres de haut.

'Jungle Fever' Mademoiselle Kat

'Jungle Fever', Mademoiselle Kat (2019)

Vanessa Alice Bensimon, plus connue sous le nom de Mlle Van , également toulousain, avait surpris tout le monde en 2016 lors du festival Rose Béton avec La Symphonie des Songes, une fresque onirique et poétique située rue du Pont de Tounis qui souligne le féminin de l'art urbain.

Le 30 rue Marceau se vante la version illustrée de l'ancien poème de Gilgamesh , réalisé par des artistes parisiens Poès et Jober.

Si nous nous approchons du Canal du Midi, avenue Albert Bedouce nous serons accueillis par les immenses graffitis de Cédric Lascours (alias Reso), artiste toulousain et père de ce qu'on appelle le style sauvage.

'La Symphonie des Songes' Miss Van

'La Symphonie des Songes', Miss Van (2016)

100TAUR : 400 MÈTRES CARRÉS DE FANTAISIE

La liste des œuvres immenses est dirigée par 100 Taureau, dont le travail, du plus apparent au moindre détail, est un hommage à la célèbre gravure de Goya « Le sommeil de la raison produit des monstres ».

Située rue des Anges, dans le quartier des Minimes, cette fresque de 400 mètres carrés est l'une des plus vastes de la ville et représente des créatures étranges qui font allusion à l'univers fantastique de Picasso, d'El Bosco et de la culture populaire.

Limace, symbole de résistance et animal emblématique de l'artiste, joue également un rôle prépondérant, accompagné d'autres personnages tels que un taureau, un oiseau messager, Popeye et Bob l'éponge.

100 Taureau

Fresque 100Taur rue des Anges (2018)

Les œuvres mettant en scène des créatures fantastiques, comme celle de 100Taur, sont très récurrentes dans la scène street art toulousaine, où l'on retrouve également l'artiste CEET Fouad et ses incomparables poussins colorés aux yeux écarquillés ou Space Invader, un artiste parisien qui tire son nom du célèbre jeu vidéo et qui a distribué onze œuvres à travers la ville.

ET VERS LA PÉRIPHÉRIE...

L'art urbain a depuis longtemps dépassé les limites du centre-ville pour s'étendre à la périphérie. A la gare de l'Aéroport, sur le parcours de la ligne de tramway Envol, il y a Fauteuil Lévitation, une chaise suspendue réalisée en bronze par le plasticien Philippe Ramette qui accueille et renvoie les visiteurs de la ville.

Dans le quartier St Cyprien on trouve une autre grande sculpture, L'œuvre de Franz West, intitulée Agoraphobie. Elle y a été installée par le Musée des Abattoirs et de nombreuses interrogations se sont posées autour : une boucle ? peur du monde extérieur ?

Le Pont-Neuf est le plus ancien pont qui traverse la Garonne après le pont de Tounis et constitue, avec le Capitole, l'une des images les plus célèbres de la ville. Assis là, nous trouvons L'enfant au bonnet d'âne, symbole des marginalisés.

La sculpture en résine rouge est l'oeuvre de James Colomina et ce n'est pas la seule que vous trouverez : il y a aussi un garçon en cagoule rouge qui regarde passer les trains sur le toit de son atelier près de la gare Matabiau ou L’attrape Cœur dans le Jardin Grand Rond.

James Colomina

'L'enfant au bonnet d'âne', James Colomina

ROSE BETON

On ne peut terminer ce tour de Toulouse sans évoquer la célèbre biennale d'art contemporain et urbain Rose Béton, l'un des principaux événements de street art en France, qui fait de Toulouse un laboratoire des arts de la rue auquel participent des artistes nationaux et internationaux.

Le festival Rose Béton, anciennement appelé Mai des cultures urbaines, propose des espaces d'expression pour ces artistes, les invitant à intervenir dans certains des lieux culturels les plus emblématiques de la ville entre avril et janvier.

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